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Ricky Corazón, organisateur des soirées latinx queer Gelatina et Viciosa

  • hogarbrussels
  • 14 mai
  • 4 min de lecture

Dernière mise à jour : 15 mai


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A l’occasion de la semaine de la Pride, Hogar publie un entretien exclusif avec Ricky Corazón, le DJ chilien derrière les platines des soirées queer les plus caliente de Bruxelles: Gelatina et Viciosa. Après un nouveau sold-out pour la Club Gelatina de vendredi dernier à la Brasserie ILLeGaaL, on retrouvera Ricky Corazón sur le rooftop du restaurant mexicain Tope, le 17 mai prochain.  


Avec Rodrigo, aka Ricky Corazón, on se retrouve au bar du Recyclart, là où tout a (re)commencé pour lui. Il y a un peu plus d’un an, il y lancait les soirées “Club Gelatina”. “Après quelques soirées au bar The Agenda, il fallait que je trouve une salle. J’en ai parlé avec le Recyclart, il n’avait rien de ce style-là dans leur programmation. Ça a été une surprise incroyable que ce soit sold-out dès la première”


Le DJ développe alors deux concepts de soirée, la Gelatina et Viciosa. “Gelatina es une fête queer latinx, avec pleins de styles musicaux différents: du neo-perreo, du reggaeton, du latin club, de la cumbia. Pour un style plus “electro duro”, il y a Viciosa, une soirée que je co-organise avec Vera Moro et NMSS, qui va du latin club au latin core”. Des soirées qui sont attendues par les clubbers bruxellois et qui sont constamment sold-out


Pourtant Ricky Corazón n’en est pas à son coup d’essai. En fait, tout a débuté il y a 16 ans. “On avait commencé avec un ami, notre seul but était de partager de la musique latine. Tout a commencé comme cela, on pensait pas que cela allait prendre cet ampleur”. Le projet s'éteint l’espace de quelques années mais le DJ se rend compte qu’aucun successeur n’a pris le relais, que l’espace latin queer est resté innocupé. “Qué fome!” me dit-il alors dans son plus beau chilien. C’est ainsi qu’il décide de reprendre les manettes de la Gelatina, seul cette fois-ci. 


Il garde le nom de scène des débuts. “Ricky Corazón, c’était le nom de notre duo mais je l’ai repris. Pourquoi ce nom? Un mélange d’un nom kitch un peu sexy, référence à Ricky Martin, avec corazón, le mot le plus utilisé dans la musique en espagnol”


En 16 ans, la scène nocturne de Bruxelles a bien changé et la musique en espagnol est devenue une référence globale. “On a commencé à mixer au moment du shift dans la cumbia vers la neo-cumbia, la cumbia electro”. Mais le grand public connaissait peu ces genres. “Quand j’ai commencé, je passais de temps en temps des versions cumbia de chansons connues des Daft Punk ou de Madonna pour ne pas perdre le public. Maintenant tout ça n’est plus nécessaire, le public est habitué à ces rythmes”. En effet, le reboot de la Gelatina a lieu au moment du boom de la musique latine, avec un Bad Bunny qui remplit des stades dans le Nord de l’Europe. Le succès public est au rendez-vous dès la première. Pour le DJ, c’est une renaissance. “Je me sens comme Cher en pleine époque Believe”, rigole Rodrigo. 


Quand on l’écoute parler, tout a l’air extrêmement simple, presque le fruit du hasard et de la chance. Mais derrière cette grande modestie, transparaît un perfectionniste passionné qui ne compte pas ses heures et reste à l’écoute de son public. Au moment de l’interview, certains clubbers lui reprochaient le virage trop électro que prenait les soirées Gelatina. Des critiques qui le touchent et lui permettent de réajuster le tir. “Pour moi, il est important d’être à l’écoute et de trouver le bon équilibre entre ce que j’ai envie de faire découvrir aux gens et ce qu’ils viennent chercher dans ces soirées. L’offre nocturne bruxelloise est saturée d’électro. Le public de la Gelatina vient chercher autre chose”


Ricky Corazón est conscient du lien spécial qui unit son public avec la musique qu’il propose. “Mes meilleurs souvenirs avec ces soirées, ce sont les gens qui viennent me remercier avant de rentrer chez eux. C’est tout simple mais ça m’émeut de savoir qu’on répond à une demande, qu’on est arrivé à créer une connexion”. Une connexion personnelle qu’il a lui-même expérimenté.  Cette passion pour la musique, qui a commencé avec la pop et le rock, lui a permis de se reconnecter avec ses racines. “Mon but comme DJ, c’est de raconter une histoire avec la musique, d’avoir un fil conducteur. Je suis né au Chili mais j’ai grandi depuis petit en Belgique. La musique, ça a aussi été une manière de me réapproprier mon histoire, de me reconnecter avec mes racines latino-américaines”. Une histoire liée à l’enfance qu’il laisse entrevoir à travers le jouet rapporté pour illustrer l’interview. “Ma mère me l’a ramené du Chili, je jouais beaucoup avec étant enfant. Un singe sur une girafe, sans yeux. Je trouvais le clin d’oeil super cute, maintenant je l’ai en décoration chez moi”.


Alors que la dernière édition de la Gelatina à la Brasserie ILLeGaaL vient tout juste de se clôturer, Rodrigo déborde d'idées pour la suite. Pour la journée de la Pride, le 17 mai, il mixera avec Luma au restaurant mexicain El Tope. Après cela, il continuera de perfectionner ses soirées latinx queer. “Maintenant que nous avons trouvé notre public, je dois continuer de surprendre. Peut-être en proposant un concept plus régulier, il est aussi question d’organiser un mini-festival cet été”. A l’image du “Believe” de Cher, Ricky Corazón n’a pas fini de nous étonner et de faire perrear Bruxelles.  



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HOGAR est un blog bruxellois qui vise à promouvoir les actualités en lien avec l’Amérique latine dans la capitale.
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